Voici les derniers instants d’un Prêtre de Brehan, qui adressait ainsi au dieu, au cœur du combat, sa foi mêlée de douleur.

Le vent souffla et la forêt s’enflamma
Brûlés… Chênes verts brûlés ; brisés, si jeunes
Aube inachevée, les ruines apparurent
Sourire effacé, détresse victorieuse
Abîme infinie, cœurs broyés aujourd’hui.
Cieux qui s’assombrissent, lumière désolée
Grain mise à nue, sol qui résonne, ô dieu,
Seigneur, des appels des morts, pour Te servir

Tu m’as laissé ma vie, image bénie

De ta gloire. Combats après combats… brisés

Hache sanglante, vois le poignard qui triomphe.

Dans l’ultime combat, Seigneur, c’est vers Toi

Que je crie. Du plus profond de ma douleur,

Relève-moi… Accueille-moi… pour demain.

Cœur qui saigne, lueur éclatante… Tu es là…

Ame blessée… les ténèbres qui s’éclairent

Du sang répandu en ton nom, ô Seigneur

Ce matin, Tu prends ma vie. L’heure est-elle là ?

Je T’ai servi, fidèlement, sans compter.

Le vent souffla et les ruines disparurent.

Poussières, dispersées, chênes verts et nouveaux.

Je vois la lumière se lever près de Toi.

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